A square of dust by Olivia Tapiero

Eponine Howarth

Un carré de poussière (Les éditions de la rue Dorion et les éditions du commun, 2025) translated by Eponine Howarth.

Now our faces fall off, everything rings false, houses sink in black sap and there are a thousand horses beneath the ground.

Now I accumulate nightmarish artefacts, pile them up, let them crumble. I crumble with them, lie down at the centre of things. I have placed stones around the wasteland and wait for the language of my mythology.

Nothing, I could save nothing, not even the salty mud that wipes my face. I swam, slowly, far from the crimes of the earth.

***

I understand and I lie down. It's like an earthquake in my body. Mushrooms grow on me. My teeth become infected, and plants unfurl in the arteries of my heart. I am horizontal.

***

I demarcate zones, trace squares, rectangles in the sky. Sometimes I sweep through the space in rows, in successive straight lines, slowly, until every surface is covered. My methods take the shape of itineraries. From the wound I draw a spiral. The cycle has no clear outline, reconstruction is impossible, the snippets show that the events do not follow  sequence but rather a superposition of circles and centuries, offset layering. The crime is an absent core. Pieces of evidence orbit around it. There will be no trial, the horizon of the investigation is indefinite. I turn away from things that seem astonishing to me, blood, fluids, writings, objects. I dwell on the banal, because it is there, in this banality, that the heart of the matter lies.

À présent nos visages tombent, tout sonne faux, les maisons sombrent dans une sève noire et il y a mille chevaux sous le sol.

À présent j'accumule des artefacts cauchemardesques, les empile, les laisse s'effondrer. Je m'effondre avec eux, m'allonge au centre des choses. J'ai posé des pierres autour du dépotoir et j'attends le langage de ma mythologie.

Rien, je n'ai rien pu sauver, pas même la boue salée qui essuie mon visage. J'ai nagé, lentement, loin des crimes de la terre.

***

Je comprends et je m'allonge. C'est comme un séisme dans le corps. Des champignons me poussent dessus. Mes dents s'infectent et des plantes se déplient dans les artères de mon cœur. Je suis horizontale.

***

Je délimite des zones, trace des carrés, des rectangles dans le ciel. Parfois je balaie les lieux par rangées, en successions de lignes droites, lentement, jusqu'a couvrir toutes les surfaces. Mes méthodes prennent la forme d'itinéraires. À partir de la blessure je dessine une spirale. Le cycle n'a pas de contours précis, la reconstitution est impossible, les bribes montrent que les événements ne résultent pas d'une suite mais d'une superposition de cercles et de siècles, une stratification de calques décalés les uns des autres. Le crime est un noyau absent. Des pièces à conviction gravitent autour. Il n'y aura pas de procès, l'horizon de l'enquête est indéfini. Je me détourne des choses qui me semblent stupéfiantes, le sang, les fluides, les écritures, les objets. Je m'attarde sur les éléments banals, car c'est là, dans cette banalité, que recèle le cœur de l'affaire.

cc: Hamza Abouelouafaa
Olivia Tapiero
is a writer, translator, musician and performer. Her many published works include Les murs (winner of the 2009 Robert-Cliche Prize), Phototaxie and Rien du tout (finalist for the Grand Prix du livre de Montréal and the Governor General's Literary Awards in 2021). Un carré de poussière is her fifth book.

Eponine Howarth

Eponine Howarth is co-editor-in-chief of La Piccioletta Barca.

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